GG Allin
GG Allin .
Rien que le nom évoque déjà sûrement à vos oreilles le joyeux drille scabreux et dégueulasse qu’était ce brave bonhomme, n’est-ce pas ?
Cependant, on ne peut lui enlever le fait qu’il était rock’n’roll, dans la mesure où on entend par là «personnage marqué par l'anti-autoritarisme» auquel on associe inévitablement des tonnes de bières, de whisky, de guitares au son crasseux et d’autres substances illégales.
Je ne peut pas vraiment vous parler de l'activité musicale du groupe (parce que, si , il y avait bien un groupe de cintrés du même acabit autour de GG Allin), déjà car malheureusement (ou heureusement), la majorité des enregistrements étaient faits en amateur sur de vieilles cassettes dans la piaule du copain, et ce même après 15 ans d'activité, ce qui ne nous laisse pas des masses de traces correctes de la musique du sieur Allin.
Ensuite parce que même s'ils ont été ressortis en CD je ne les ai pas trouvés et que de toute façon, vous pouvez me croire, ça ne casse pas quatre pattes à un canard.
Néanmoins, il me parait intéressant de revenir sur la vie de ce grand monsieur dont les performances scéniques ont sûrement traumatisé plusieurs générations de policiers américains, souvent appelés à la rescousse pour mettre fin à ses concerts à mi-chemin entre l'orgie et la déchéance totale, et par la même occasion l’emmener en taule , tant qu’on y était.
Commençons donc par le début :
GG Allin, de son vrai nom Jesus Christ Allin (si!), est né dans la fin des années 50 aux Etats-Unis . Comme chacun le sait, une jeunesse faite d’amour , de parcours scolaires normaux et d’amis jésuites ne formant pas ce genre de personnage, le jeune GG passa son enfance entre un père alcoolo à moitié fou et des établissements spécialisés où il se rendait déguisé en drag-queen .
(remarquez la lueur d'amour et de joie qui luit dans le regard du saint homme)
Étant donné que ça ne nous intéresse pas des masses , même si la psychiatrie aurait tout intérêt à se pencher sur son enfance, on va tout de suite passer à la suite : dans les années 80, GG, chanteur punk hardcore assez «reconnu» dans le milieu underground, qui était déjà un poil agité du bocal, péta réellement une durite et commença à former le personnage que nous connaissons tous , les drogues et la picole s’enchaînant à un rythme effréné . De mémoire d'homme, seul Lemmy a pu encaisser autant de saloperies sans y laisser sa peau dans l'heure.
Ses concerts étaient invariablement basés sur le même scénario : nu comme un ver, déféquant sur ses fans , se recouvrant de ses propres excréments, cassant tout dans les salles qui lui étaient allouées, se scarifiant sur scène, multipliant les actes sexuels (consentis ... ou pas, ce qui lui valu également un séjour en prison) , GG Allin balançait un son punk hardcore bien crados, et l’absence de musique ne le gênait nullement quand les forces de l’ordre coupaient l’électricité des salles . Ici, pas de faux sang à la Gwar ou de zizis en plastiques, non monsieur : tout était réel !
Je sens que tout ça vous donne monstrueusement envie d’avoir un aperçu des performances scéniques de GG , alors , faites vous plaisir :
http://www.youtube.com/watch?v=QMSWRT6ynhs
Et puis, un peu trop vite selon certains , beaucoup trop tard selon d'autres, arriva ce qui devait arriver : GG Allin mourut d’une overdose en 1993, après un dernier concert qui se termina en meutes de punk trainant nus couverts de sang et d’excréments dans les rues de NY, défoncant tout sur leur passage et s'embrassant devant des passants médusés, concert que vous pouvez visionner ici :
http://www.youtube.com/watch?v=gYSNTXbpnL8
Et là, pour le petit after sympathique qui vaut le coup d'être vu :
http://www.youtube.com/watch?v=aSizSjiUq74
Il était âgé de 36 ans, et on peut considérer que le dernier show de GG a été , je cite : «un des plus hallucinants concerts de l’histoire du rock» .
Certes, il n’a pas révolutionné la musique rock, punk ou quoique ce soit
C
’était même, soyons honnête, plutôt de la merde. Mais malgré le côté ignoble , scabreux, provocateur et même complètement sociopathe du personnage, on ne peut pas dire qu’il n’a pas suivi sa philosophie de vie à fond les bananes .
Anti-conformiste au possible, rejetant en masse le modèle américain qu’il détestait, toujours sur les routes avec comme seuls bagages ses vêtements crados et ses instruments, il a au moins vécu la vie qu’il voulait , au grand bonheur de ses fans et au grand malheur de ceux qui le croisaient.
Pour conclure, je ne sais plus quel péquenot a dit : « En laissant de côté tout jugement moral ou artistique, on doit du respect à Allin pour avoir fait ce qu'il a fait avec autant de conviction et pendant aussi longtemps. »
Etant donné que je n'ai pas envie de vous pomper pendant des heures, ceci n’est qu’un bref résumé de la vie (très remplie) de GG, aussi, je vous invite à aller lire sa bio , qui doit bien se trouver quelque part, mais je suis trop fainéante pour chercher.
En tout cas, moi, j'aurais bien voulu voir cet esthète poétique en pleine action ! Ca changerait grandement des concerts aseptisés et bien proprets qu'on nous propose trop souvent ! (comment ça, faut quand même un juste milieu?)
P.S : GG Allin était passionné par les serial killer. Bliss aussi . Voilà ...